Comment protéger la vision du vieillissement?

Publié le 12/10/2018

La prise au long cours de neuroleptiques, psychotropes ou autres antidépresseurs favorise le syndrome d’oeil sec et l’affaiblissement de la sensibilité de la rétine. Des risques à mieux apprécier pour prendre les bonnes dispositions et accélérer les prises en charge adaptées le plus tôt possible.

CARRIÈRE EMPLOI - LES ENTRETIENS DE BICHAT

Échanger sur les conseils d’hygiène visuelle et les évolutions récentes pour déceler le vieillissement pathologique. Parmi les maladies génétiquement déterminées, le diabète et le glaucome chronique figurent au premier rang de celles qui conduisent à une cécité visuelle. Des antécédents familiaux doivent alerter pour consulter le plus tôt possible.

En dehors de toute pathologie, le vieillissement physiologique de l’œil se manifeste par une diminution du pouvoir accommodatif du cristallin responsable de la presbytie (gène à la vision de près perceptible à partir de l’âge de 45 ans), un certain assèchement de la sécrétion lacrymale dont l’aggravation favorisée par la prise au long cours de neuroleptiques psychotropes ou autres antidépresseurs peut aboutir à un syndrome d’œil sec très invalidant et enfin un affaiblissement de la sensibilité de la rétine.

Celui-ci souligne l’importance du sommeil réparateur dans le noir absolu, indispensable à la régénération des photorécepteurs rétiniens. Regarder la télévision à cinq fois la diagonale de l’écran, l’ordinateur à 40 cm en évitant un contraste trop marqué, placer la lampe de bureau à sa gauche pour un droitier assurent un bon confort visuel et évitent une fatigue oculaire imperceptible, mais bien réelle lorsque l’œil est obligé à balayer en permanence un écran trop large ou trop rapproché. Pour l’enfant et l’adolescent, une limite de deux heures d’utilisation quotidienne des écrans ne devrait pas être dépassée.

"La débauche de lumière à laquelle l’œil est exposé se voit maintenant bouleversée par les performances énergétiques extraordinaires des LED"

Si les nouvelles technologies qu’ils se sont facilement appropriées sont une source de culture et d’acquisition des connaissances, leur utilisation trop précoce ou trop intense expose au développement de la myopie, au manque de sommeil, aux troubles de l’attention et de la concentration.

Quant à la débauche de lumière à laquelle l’œil est exposé depuis la géniale invention de la lumière artificielle par incandescence il y a tout juste 140 ans par T. Edison, elle se voit maintenant bouleversée par les performances énergétiques extraordinaires des LED, mille fois plus lumineuses, mais au prix de certains effets photo-toxiques pour la rétine.

Ouvrir l’œil pour mieux déceler le vieillissement pathologique

Les corrections optiques doivent être parfaites avec un centrage irréprochable des verres, a fortiori lorsqu’il s’agit de verres progressifs afin d’éviter des chutes chez les personnes âgées. Cette adaptation requiert le professionnalisme des opticiens, ce qui ne saurait être assuré par des fournitures sur internet. Au-delà de ces conseils d’hygiène visuelle, les médecins généralistes sont en première ligne pour déceler le vieillissement pathologique.

Le diabète et le glaucome chronique, qui sont des maladies génétiquement déterminées, la dégénérescence maculaire liée à l’âge qui comporte elle aussi une connotation familiale figurent au premier rang de celles qui peuvent conduire à la cécité. Des antécédents familiaux doivent amener les généralistes à inviter leurs patients à consulter plus tôt leur ophtalmologiste.

Un contrôle de la pression oculaire tous les ans à partir de 45 ans et la vérification du fond d’œil en cas d’antécédents familiaux permettent de prévenir ces risques de cécité. Quant à la cataracte, son intervention donne les plus grandes satisfactions au patient et à son chirurgien pour peu que les indications en aient été soigneusement posées et la rétine protégée de la nocivité des rayons ultra-violets par le port de verres filtrants.